On a testé le Figaro Beneteau 3
On s’attendait à tester le n°1 de la version 3, il s’agit en fait du n°2. « Le prototype est parti aux USA, à Los Angeles. Il a même terminé 1e r en temps réel de la Pacific Cup », annonce Luc Joëssel, chef produit voile chez Bénéteau. Pour l’heure, la production bat son plein, un Figaro Bénéteau 3 sort chaque semaine du chantier installé sous le pont de Cheviré, où travaillent 20 personnes.
Tirage au sort en décembre
Quarante commandes, dont celle de Loïck Peyron, ont déjà été passées, les 50 premiers bateaux étant réservés aux adhérents de la Classe Figaro Bénéteau à un tarif préférentiel. Soit 155.000 euros avec le gréement mais sans l’électronique, ni le matériel de sécurité, ni les voiles. Pour un Figaro Bénéteau 3 prêt à naviguer, il faudra débourser 220.000 euros. « Nous avons déjà 30 monotypes stockés sur le terre-plein à Cheviré. Une fois qu’on aura produit les 50 premiers bateaux, on procédera à un tirage au sort au salon nautique à Paris. La livraison devrait intervenir en janvier 2019 », ajoute Luc Joëssel. Ce Figaro Bénéteau 3 produit en infusion, signé des architectes VPLP, possède des foils en carbone produits chez Multiplast à Vannes, une grand-voile à corne, des spis asymétriques, un mât carbone. Avec ses 10,85 m de long, 3,40 m de large et ses 2,9 tonnes, il est un peu plus petit que le Figaro 2, tout en étant plus toilé.
« En produire une centaine »
Bien entendu, ce Figaro Bénéteau 3 est avant tout un bateau de course qui disputera toutes les épreuves du circuit (Solitaire Urgo Le Figaro, Transat Ag2r, etc.), mais il n’est pas réservé à une seule élite. « Nous espérons en produire une centaine car on pense pouvoir le vendre à des propriétaires qui ne souhaitent pas disputer la Solitaire mais qui veulent s’en servir pour former des jeunes à la course au large ». Des demandes ont déjà été faites dans ce sens en provenance des États-Unis, de l’Australie et de l’Asie. L’autre défi de Bénéteau est de sortir un bateau monotype produit en série, avec des différences de poids infimes. « On a tous les poids, des safrans, des mâts, des quilles, des foils… Sur les cinq premiers Figaro Bénéteau 3, nous avions 12 kg d’écart. Et nous avons encore réduit ces différences de poids ».
Afin d’éviter que les skippers bidouillent ici et là, la jauge sera extrêmement précise. La classe Figaro a d’ailleurs mandaté deux spécialistes, Jean Sans et Marcus Hutchinson, pour rédiger le document. Avec notre pilote d’essai, Valentin Massu, 26 ans et une Mini-Transat au compteur, nous avons tiré quelques bords, entre Saint-Gilles et l’île d’Yeu, dans 12 à 17 noeuds de vent. On peut juste dire que le Figaro Bénéteau 3 est d’une douceur incroyable à la barre, qu’il se mène comme un 470, qu’on n’a pas l’impression d’être sur un bateau de 10 mètres mais plutôt sur un 40 pieds, que le plan de pont est très dégagé, que les foils rentrent et sortent avec l’utilisation du winch, qu’au près, il y a du boulot. Mais surtout, qu’au portant, il en a sous le capot. Oui, dans la brise, ça va envoyer du lourd !
Source : Le Télégramme / www.lasolitaire-urgo.com